— Non, je n’aurai pas assez de place sur une banquette, dit Oblomoff : et qu’est-ce que j’y ferais ?
— Eh bien ! si vous voulez, Micha vous prêtera un cheval.
— Dieu sait ce qu’il n’invente pas ! dit Élie dans un quasi-aparté. Pourquoi diable vous affublez-vous de ces Goriounoff ?
— Ah ! fit Volkoff en rougissant, faut-il le dire ?
— Dites.
— Vous ne le répéterez à personne, parole d’honneur ? continua Volkoff, en s’asseyant près de lui sur le sofa.
— Soit.
— Je… suis amoureux de Lydie, lui dit-il à l’oreille.
— Bravo ! depuis quand ? Il paraît qu’elle est bien gentille.
— Voilà déjà trois semaines, fit Volkoff avec un profond soupir. Et le petit Micha est amoureux de Dacha[1].
— De quelle Dacha ?
— Mais d’où sortez-vous, Oblomoff ? Vous ne connaissez pas Dacha ? Toute la ville en raffole. Et comme elle danse ! Aujourd’hui, nous allons, Micha et moi, au ballet ; il va lui jeter un bouquet. Nous voulons l’introduire chez ces dames : il est timide… C’est un
- ↑ Diminutif de Dorothée.