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OBLOMOFF.

— Et au plus vite encore ! il vous presse, il y a donc urgence ! C’est insupportable de déménager. Dans un déménagement on a toujours beaucoup de tracas, dit Alexéeff. On égare, on brise… quel ennui ! Et vous avez un si bon logement… Combien payez-vous ici ?

— Où en trouver un pareil ? dit Oblomoff, et surtout quand on est pressé. Il me reste tout au plus huit jours.

— Vraiment ! fit Alexéeff en branlant la tête.

« Comment pourrait-on s’arranger pour ne pas… déménager ? » réfléchissait Oblomoff à part soi.

— Mais avez-vous un bail ? demanda Alexéeff, en examinant la chambre du haut en bas.

— Oui, mais le bail est expiré ; maintenant je suis au mois… Je ne me rappelle seulement pas depuis quelle époque.

Tous deux se mirent à réfléchir.

— À quoi vous décidez-vous ? demanda Alexéeff après quelques moments de silence, à déménager ou à rester ?

— Je ne me décide à rien du tout, dit Oblomoff, je n’ai même pas envie d’y penser. Que Zakhare trouve quelque chose.

— Il y a cependant des gens qui aiment à déménager, dit Alexéeff. Ils mettent leur bonheur à changer d’appartement.