— Ah bien ! que ces gens-la déménagent tant qu’ils voudront, dit Oblomoff. Ce n’est encore rien que le logement ! reprit-il. Il m’arrive bien pis : tenez, regardez ce que le staroste m’écrit. Je vais vous montrer sa lettre… Où donc est-elle ? Zakhare, Zakhare !
— Ah ! souveraine des cieux ! grogna dans son cabinet Zakhare, en sautant à bas du poêle. Quand Dieu me reprendra-t-il !
Il entra et regarda son maître d’un œil trouble.
— As-tu trouvé la lettre ?
— Où voulez-vous que je la trouve ? Est-ce que je sais quelle lettre il vous faut ? Je ne sais pas lire.
— C’est égal, cherche toujours, dit Oblomoff.
— Vous en avez lu une hier au soir, dit Zakhare, et après je ne l’ai plus vue.
— Où est-elle donc ? repartit Oblomoff agacé. Je ne l’ai point avalée. Je me rappelle très-bien que tu l’as prise de mes mains, et que tu l’as placée là-bas quelque part. La voici. Tiens, regarde !
Il secoua la couverture et de ses plis tomba la lettre.
— Vous êtes toujours ainsi après moi !…
— Bien, bien, va-t-en, va-t-en ! crièrent en même temps Oblomoff et Alexéeff. Zakhare s’en alla, et Oblomoff se mit à lire la lettre : elle était écrite sur du gros papier gris, comme avec du