Page:Gontcharoff - Oblomoff, scènes de la vie russe, trad Artamoff, 1877.djvu/83

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— Voilà ce qu’il faut faire ! dit-il résolument — et il faillit presque se lever du lit — et faire le plus tôt possible ; il n’y a pas à lanterner… Primo…

À ce moment retentit un furieux coup de sonnette. Oblomoff et Alexéeff tressaillirent ; Zakhare sauta subitement du poêle.



III


— Y est-il ? demanda dans l’antichambre une voix bruyante et rude.

— Où voulez-vous qu’on aille à cette heure ? répondit Zakhare d’une voix plus rude encore.

On vit entrer un homme d’une quarantaine d’années, appartenant à la grosse espèce, long, large des épaules et du buste, ayant les traits gros, la tête puissante, le cou fort et court, les yeux grands et à fleur de tête, les lèvres épaisses. Il suffisait de jeter un coup d’œil sur cet homme pour avoir l’idée de quelque chose de grossier et de mal soigné.

On voyait qu’il ne visait pas à l’élégance dans sa toilette et rarement on le trouvait rasé de frais. Mais il paraît que cela lui était indifférent ; il n’avait pas honte de son costume, il le portait avec une sorte de