trois mois avec intrépidité ; quand ils eurent perdu tout espoir de résister à une attaque aussi formidable, ils tentèrent, à la faveur d’un incendie, de s’évader de leur forteresse ; atteints dans leur fuite par les confédérés, ils périrent tous en combattant (915).
Cependant, les grands feudataires d’Italie, jaloux de l’élévation de Bérenger, se liguèrent pour le renverser. Ils offrirent la couronne de fer à Rodolphe II, roi de la Haute-Bourgogne, et le marquis d’Ivrée, Adalbert, lui ouvrit les portes du royaume. L’archevêque de Milan, Lambert, l’aida de son influence et prêta son ministère au sacre de Rodolphe (921). En peu de temps, Bérenger fut réduit à son duché de Frioul, comme Louis l’Aveugle à son royaume de Provence. Vaincu par le duc de Spolète, Boniface, dans la sanglante bataille de Fiorenzola, sur les bords du Pô, il ne sauva sa vie qu’en restant caché parmi les morts (923) ; il chercha un refuge à Vérone où il fut assassiné sur le seuil d’une église par un noble, Flambert, qu’il avait comblé de ses bienfaits (924). La rivalité des princes et la politique des pontifes romains laissèrent sans titulaire, pendant trente-huit ans, le trône impérial qu’avait occupé Bérenger
Trois femmes : Berthe, duchesse douairière de Toscane ; Hermengarde, veuve du marquis d’Ivrée ; Marozia, sœur de Théodora, tenaient à cette époque les destinées de l’Italie entre leurs mains. Elles voulurent pour roi le comte de Provence et d’Arles ; et, malgré tous les efforts de Rodolphe, une flotte partie de Marseille débarqua dans le port de Pise, le bâtard karlovingien, Hugues, qui reçut la couronne à Pavie des mains de l’archevêque Lambert (926). Il s’occupa aussitôt de raffermir sur sa tête par d’utiles alliances, et refusa la dignité impériale, afin de ménager Marozia qui venait d’épouser Guy, marquis de Toscane. Celui-ci gouvernait en tyran le peuple et le clergé, disposant à son gré des biens et de la vie de chacun mais soumis le premier à la volonté de sa femme et n’agissant que par ses ordres. Marozia fit poignarder par son mari un frère du pape, nommé Pierre, dans le palais de Latran ; puis, ils se saisirent de Jean X, qui