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Page:Gosset - Histoire du Moyen-Âge, 1876.djvu/174

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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

distinct du premier, par lequel on jurait d’accomplir les devoirs inhérents au nouveau titre d’homme du seigneur. Cela fait, le suzerain donnait au vassal l’investiture du fief, en lui remettant, comme signe symbolique, une motte de gazon, une pierre, une branche d’arbre, une poignée de terre, ou tout autre objet. Alors seulement le vassal se trouvait en pleine possession de son fief (feod, feudum, du saxon fee, récompense, et od, propriété).

L’hommage était lige ou simple. L’homme-lige s’engageait à servir en personne son seigneur envers et contre toute créature qui peut vivre et mourir. Le vassal simple pouvait fournir un remplaçant, et, pendant la cérémonie de l’hommage, restait debout avec épée et éperons. L’investiture pour le royaume, sous la première race, se faisait par la franciske ou le hang ; sous la seconde race, par la couronne et le manteau ; sous la troisième, par le glaive, le sceptre et la main de justice.

Outre les obligations morales que le vassal contractait envers son suzerain, comme de défendre son honneur, de l’éclairer dans le conseil, de garder ses secrets, il lui devait des services matériels, et avant tout le service militaire. Les conditions de l’obligation variant suivant l’étendue des fiefs, le vassal était tenu de suivre son seigneur pendant vingt, quarante ou soixante jours, tantôt seul, tantôt avec un certain nombre d’hommes, tantôt dans les limites du territoire féodal, tantôt partout, tantôt pour la défense seulement, tantôt pour l’attaque comme pour la défense. La fiance était l’obligation de servir le suzerain dans sa cour, dans ses plaids, de l’assister dans le jugement des contestations et de prêter les bras à l’exécution des sentences.

Les aides légales consistaient en secours pécuniaire ; qu’on lui devait quand il était prisonnier et qu’il fallait payer sa rançon ; quand il armait son fils aîné chevalier ; quand il mariait sa fille aînée. À ces prérogatives vinrent s’ajouter d’autres revenus. Le droit de relief, que tout héritier devait payer pour reprendre possession