de la plèbe. Plus tard, la population florentine fut divisée par Giano della Bella en vingt compagnies qui eurent chacune pour chef un gonfalonier et se concentrèrent sous l’autorité d’un gonfalonier suprême. Cette organisation fut adoptée, avec quelques modifications, par beaucoup de cités libres telles que Pise, Lucques, Pistoie, Arezzo, etc. Les questions de suprématie pour la navigation furent la principale cause de guerre entre les républiques maritimes. Ce fut pour ce motif qu’en 1262 les Génois aidèrent l’empereur d’Orient à reprendre les possessions de Venise à Constantinople. Le même mobile les détermina à la guerre contre les Pisans, qu’ils écrasèrent à la bataille navale de Meloria (1284). La puissance de Pise fut d’autant plus affaiblie que la plupart des villes de la Toscane profitèrent de son malheur pour se partager ses dépouilles. Elle dut se résigner à la défaite, quand son défenseur, Ugolin, fut mort avec ses quatre enfants dans la Tour de la faim. La domination de Florence en fut consolidée et le triomphe du parti guelfe allait jeter dans l’exil le gibelin Dante, le poète immortel. Ce n’était point là la grandeur pacifique qu’il rêvait pour sa patrie florentine ; une nouvelle querelle, née dans la ville de Pistoie, venait de partager, vers l’an 1300, toute la Toscane et les Guelfes eux-mêmes en deux factions acharnées, les noirs et les blancs et le bannissement des blancs devait à peine apaiser ces discordes interminables.
Quant à la papauté, elle n’avait cessé de grandir dans le cours du XIIIe siècle. La suprématie spirituelle et temporelle de l’Église, dont les fondements, jetés par Grégoire VII, avaient été si fortement cimentés par Innocent III, ne semblait plus devoir être ébranlée depuis la mort de l’empereur Frédéric II (1250). Néanmoins, la ferveur catholique s’était sensiblement refroidie dès 1270, et les fréquents appels à la croisade formulés par les Conciles restaient sans écho dans les États européens absorbés par leur organisation intérieure. L’entrée des Infidèles à Saint-Jean-d’Acre, ce dernier boulevard des chrétiens en Palestine (1291), n’excita partout qu’une sorte