l’université de Paris, dont le docteur Guillaume de Saint-Amour se fit le champion, ils avaient obtenu des papes le privilège de prêcher, d’administrer les sacrements et d’enseigner dans les écoles. De leur sein sortirent un grand nombre d’hommes illustres : les Italiens, saint Bonaventure de Bagnoreggio et saint Thomas d’Aquin ; l’Écossais, Duns Scot ; l’Anglais, Roger Bacon ; l’Allemand, Albert le Grand ; l’Espagnol, Raymond Lulle ; le Français, Vincent de Beauvais, l’encyclopédiste de ce siècle.
Un ambassadeur de la république de Florence, près la cour de Rome, assista au jubilé du mois d’avril de l’an 1300. Ce Florentin, à jamais illustre, nommé Dante Alighieri, data de cette époque son poëme immortel de la Divine Comédie. Le siècle qui pouvait inspirer cette œuvre de génie, venait évidemment de triompher de la barbarie. Déjà de puissants efforts intellectuels avaient précédé le poëme de Dante. L’Italie, pouvait se glorifier d’avoir enfanté d’admirables savants et de remarquables écrivains.
Brunetto Latini avait résumé dans un livre encyclopédique, écrit en français, les connaissances de son temps ; Marino Sanuto enseignait à l’Europe que l’Afrique était entourée par la mer ; Léonard Fibonacci, dit Léonard de Pise, importait les chiffres arabes en Europe, après un voyage en Barbarie et constituait l’algèbre moderne ; Accurse, Jean André, Pierre des Vignes fondaient la jurisprudence, et la célébrité consacrait les noms de Guittone d’Arezzo, Bonnagiunta de Lucques, Jacques de Lentino, Cino de Pistoie, Guido Cavalcanti, l’ami et presque l’émule de Dante, Casella le musicien, Cecco Angiolieri, Oderisi l’enlumineur, Cimabué et Giotto, les restaurateurs de la peinture. En France, Guillaume de Lorris avait commencé le Roman de la Rose, continué par Jean de Meung ; le fabliau apparaissait, la poésie s’affranchissait avec Rutebœuf, la prose naissait avec Geoffroy de Villehardouin et le sire de Joinville, et les trouvères, au nord de la Loire, composaient encore des chansons de geste. En Allemagne, la poésie, honorée