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QUATORZIÈME SIÈCLE

celui de Cologne resta archi-chancelier du royaume d’Italie ; l’électeur-comte Palatin fut grand sénéchal ; l’électeur-roi de Bohême grand échanson ; l’électeur-duc de Saxe grand maréchal, et l’électeur margrave de Brandebourg grand-chambellan. La ville de Francfort sur le Mein, fut désignée pour le lieu des élections ; le droit de sacre fut conféré à l’archevêque de Cologne qui devait accomplir la cérémonie à Aix-la-Chapelle. Enfin l’élu devait tenir à Nuremberg la première diète après sa nomination.

Dès que cette loi fondamentale eut été promulguée, Charles IV ne s’occupa plus que d’accroître les possessions de sa maison. Il réunit à ses États de Bohême le Brandebourg, la Silésie, la Basse Lusace, et enleva le Tyrol aux ducs de Bavière pour le donner aux ducs d’Autriche (1364). Sur les instances du pape Urbain V qu’inquiétait la domination, dans le Milanais, de Bernabo et de Gabazzo Visconti, Charles se résigna à faire une seconde expédition en Italie (1368). Il épuisa ses forces dans plusieurs siéges infructueux, se contenta de visiter Rome et revint en Allemagne. Il mourut à Prague, le 29 novembre 1378 et eut pour successeur son fils Wenceslas qu’il était parvenu à faire élire roi des Romains.

Wenceslas, surnommé l’Ivrogne, trafiqua sans retenue des faveurs impériales. Sous son règne, l’Allemagne fut ensanglantée par les guerres privées entre les seigneurs, les petits vassaux et les bourgeois des villes commerciales. Au milieu du désordre général, la nation se lassa du souverain honteux qui la déshonorait : il fut déposé et remplacé par Robert de Bavière (1400).

Si l’autorité suprême était avilie dans l’Empire germanique, la royauté capétienne, au contraire, grandissait chaque jour. En appelant le tiers-état à la vie politique, en créant la monarchie fiscale et administrative, Philippe-le-Bel porta une grave atteinte aux institutions féodales. Toutefois, dès l’avènement de son fils aîné Louis X, dit le Hutin (querelleur), la noblesse réagit vivement et tenta de recouvrer ses anciennes prérogatives. Pleine de ressentiment contre la politique des lé-