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Monde[1], plagiat imprimé à Genève en 1517[2] chez Jaques Vivian. Un certain François Buffereau, natif de Vendôme, après avoir légèrement altéré le commencement et la fin de l’Image et un peu rajeuni la langue, fit imprimer sous son nom la rédaction en vers qu’il prétend avoir commencée en 1514 et finie en 1516 au château de Divonne.

Il augmenta ainsi la liste des candidats au titre d’auteur de notre encyclopédie.

L’auteur. — Laissant de côté notre plagiaire, nous nous trouvons en présence de trois noms : Omons, Gauthier de Metz et Gossouin, dont aucun n’a laissé d’autre trace dans la littérature.

Cette question a été fréquemment traitée, entre autres par Fant, et plus récemment par Langlois. Leurs conclusions sont en grande partie les mêmes et sont maintenant généralement admises.

Omons. — Des trois noms mentionnés, celui d’Omons a été écarté d’emblée par tous les critiques. Il s’agit là seulement d’un scribe qui a peut-être aussi composé un volucraire de médiocre valeur.

Ce nom ne paraît qu’une fois, dans un manuscrit de la première rédaction[3] où se trouve le volucraire en question, écrit de la même main, et signé aussi du même nom, Omons.

Gauthier de Metz. — Gauthier de Metz a, jusqu’à présent, réuni le plus grand nombre de suffrages. Il est donc à propos d’examiner ses titres, car les histoires contemporaines de la littérature française lui attribuent toutes sans exception la composition de l’Image. Elles ont, il est vrai, en leur faveur, toute l’autorité littéraire de P. Meyer.

Le nom n’est mentionné que dans une seule copie de l’encyclopédie : le manuscrit Ducange, autrefois connu de Dom Calmet[4], et retrouvé par P. Meyer dans la bibliothèque Phillipps à Cheltenham[5] :

Le passage où se trouve cette mention importante est ainsi conçu :

Che sont les materes qui
sont contenues en cest
livre qui est appelés
le Mapemonde ; si le

  1. E.-D. Grand mentionne un exemplaire de ce plagiat à Paris (Bibl. Nat. impr. Y. 6143. A. Rés.) (E.-D. Grand dans Pos. de thèses 1885).

    Le Mireour du Monde, imprimé à Lausanne en 1846, n’a aucun rapport ni avec le plagiat, ni avec aucune des rédactions de l’Image du Monde : c’est un ouvrage qui reproduit, d’après un manuscrit du XIVe siècle, de longs passages de la Somme le Roy.

  2. Brunet (Manuel du libraire 5e éd,. vol. III, p. 1118, 1751) donne 1542 comme date de l’impression. — V. aussi Catalogue de La Vallière t. I p. 62 et t. II p. 198-201.
  3. Bibl. Nat. fonds fr. 24428.
  4. Dom Calmet, Bibliothèque lorraine (Nancy 1751) p. 406.
  5. P. Meyer, dans Notices et Extraits des Manuscrits t. XXXIV (1891) p. 149-259. Id. dans Romania t. XXI (1892) p. 481-505, 299.