Fo 53 D. — Gossouin décrit une population composée d’hommes qui n’ont qu’un pied, si large qu’ils l’emploient pour se protéger du soleil. Ils se nomment « cyclopes ». Honorius[1] les appelle « Scinopodæ ». Ensuite nous lisons la description d’hommes qui ont un œil brillant au milieu du front. Honorius[2] mentionne seulement le nom de ce peuple sans autre détail : « cyclopes ». Il est facile de voir que dans l’Image il y a eu transposition :
Gossouin attribue le titre de « cyclopes » aux « Scinopodæ », et omet entièrement ce dernier nom.
Le long chapitre sur les animaux de l’Inde provient soit d’Honorius, soit de Jacques de Vitry ou de Neckam.
Fo 55 B. — Le musqualiet est petit comme une souris et a un petit museau. Il s’agit sans doute de la musaraigne, mentionnée par Isidore[3].
La légende des arbres qui parlèrent à Alexandre est une des plus répandues à propos du roi de Macédoine. Elle s’est formée, comme beaucoup d’autres, grâce à la lettre d’Alexandre à Aristote[4], dans l’Histoire d’Alexandre du pseudo-Callisthène .
Nous la retrouvons dans les œuvres de Ranulph Higden[5] et de Jacques de Vitry[6].
Dans la sixième partie du chapitre II, Gossouin décrit les différentes parties de l’Asie.
Fo 60 C. — Il mentionne Tarse, Sabba et l’Arabie, « d’où venaient les Rois Mages ». On donne généralement comme origine de l’histoire des Rois Mages le verset 10 du Psaume LXXII : « Les rois de Tarscis et des îles lui présenteront des dons ; les rois de Schéba et de Séba lui apporteront des présents. » Isidore[7] et Honorius[8] disent tous deux : « Arabia, quæ etiam Saba dicitur, a Saba filio Chus. » Gossouin aurait donc dû dire Schéba au lieu de Sabba, puisque ce dernier est seulement un autre nom pour l’Arabie.
- ↑ Honorius, o. c. I, 12.
- ↑ Honorius, o. c. I, 12.
- ↑ Isidore, o. c. XII, 3. 4 : « musaraneus. »
- ↑ Cf. p. 29, n. 1.
- ↑ Ranulph Higden, Polychronicon (ed. Babington, Londres, 1865-86. 9 vol.) lib. I, ch. 11 [vol. 1 p. 84].
- ↑ Jacques de Vitry, Historia Hierosolomitana (Douai, 1597) ch. 85.
- ↑ Isidore, o. c. XIV, 3. 45.
- ↑ Honorius, o. c. I, 15.