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Les chiffres varient beaucoup : les manuscrits S, Harley 4333 et Additional 10 015 donnent tous 12 au lieu de 15. D’après Fo 127 B du manuscrit A, la distance de la terre à la lune est égale à 24 1112 fois le diamètre de la terre (le diamètre = 6500 milles) = 161 958 13 milles.

La circonférence de la terre, d’après Fo 127 B = 20 428 milles. Ainsi la distance ne serait que de 8 fois la circonférence de la terre, résultat ridicule et pas du tout d’accord avec les autres calculs de l’auteur[1]. De plus 8 ne se trouve dans aucun des manuscrits. D’après le manuscrit de Turin[2], la distance de la terre à la lune

= 34 1112 fois le diamètre de la terre ;
= 226 958 13 milles ;
= presque 12 fois la circonférence de la terre.

Nous avons donc ici un nombre mentionné par plusieurs manuscrits. Mais, pour y arriver, nous avons dû admettre la leçon du manuscrit de Turin : 34 1112, au lieu de 24 1112. Celle-là est heureusement confirmée, d’abord par les calculs du chapitre XVI de la troisième partie où, si nous prenons comme base 34 1112 les résultats obtenus sont toujours corrects et se confirment les uns aux autres, et ensuite par la mesure du vers, correcte dans le manuscrit de Turin, mais fautive dans d’autres copies de la première rédaction, comme nous le montrons plus loin[3].

Quant au chiffre 15, aucun des calculs précédents ne le produit comme résultat. Nous y voyons une simple faute de copiste.

Donc nous lisons ici 12 au lieu de 15.

Fo 92 C. — Un passage frappant semble confirmer ici l’emploi de Bède comme une des sources de l’Image du Monde. Nous donnons in extenso dans la note sur le texte même[4], cet extrait tiré des Elementorum Philosophiæ.

Fo 92 D. — Les taches de la lune sont simplement la réflexion de la terre. D’autres disent cependant que la lune a perdu sa splendeur première à cause de la chute d’Adam. Neckam écrit[5] : « Merito enim praevaricationis primorum parentum, omnium planetarum et stellarum fulgor dispendium claritatis sustinuit. Luna vero, quae citima terris est, et aspectibus humanis familiarius occurens, maculam in se retinuit. »


Ch. XIX (a). — Gossouin nous dit que le dimanche prend son nom du soleil, information qui lui vient de Neckam[6] ; « ...in die Dominica, quam Philosophi dicunt esse diem solis. »

  1. Cf. fo 127 b.
  2. Turin, Biblioteca nazionale : L. IV. 5 (manuscrit de la première rédaction en vers.)
  3. V. p. 52 et p. 52 n. 6.
  4. V. fo 92 c n.
  5. Neckam, De Naturis Rerum I. 14.
  6. Neckam, De Naturis Rerum I. 10.