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Ch. XIX (b). — Le mouvement du firmament produit une douce harmonie. Les petits enfants peuvent entendre cette musique : voilà pourquoi ils sourient dans leur sommeil.

L’origine de cette jolie légende se trouve probablement dans ce passage de Bède[1] : « Si autem aliquis in altero mundo nasceretur (si possibile esset), ut sanctus Augustinus affirmat, ut in hunc mundum postea venisset, eam [2] sine ullo impedimento audiret, eique ultra vires placeret. »

L’étude de la seconde partie nous laisse peu de doutes sur les sources employées par Gossouin. Il prend son bien où il le trouve, sans altérer le sens de l’original. Sans même changer l’ordre des matières, il traduit parfois toute une série de chapitres d’un seul auteur. Même les fautes de traduction dont il se rend coupable ne peuvent que nous confirmer dans nos suppositions.

Nous donnons donc comme sources principales de la seconde partie : Honorius, Jacques de Vitry, Neckam, Gervaise de Tilbury.


Troisième partie. — Dans la troisième partie Gossouin s’occupe d’astronomie. Les connaissances en mathématiques dont il fait preuve sont loin d’être méprisables. Si le résultat de ses calculs varie, la faute en est aux copistes des manuscrits. Nous chercherons à lui rendre son dû sous ce rapport.

Notre auteur mentionne aussi certaines légendes qu’il est intéressant d’étudier.


Ch. V. Fo 103 D. — Selon lui, saint Denis, avant d’être converti par saint Paul en Grèce, observa l’éclipse de soleil qui eut lieu à la mort de Jésus-Christ. Il éleva un autel au dieu inconnu.

Tout ce que nous savons sur saint Denis nous vient de saint Grégoire de Tours. La légende qui identifie l’évêque de Paris avec l’Aéropagite ne s’est formée que plus tard. Nous en avons déjà parlé[3].

L’exclamation de l’Aéropagite, ἢ τὸ θείον πάσχει, ἢ τῷ πασχόντι συμπάσχει[4], dont Gossouin nous donne la version française, était adressée à son ami Apollophanes.


Ch. VI. — La plupart des idées contenues dans le chapitre six se retrouvent dans Neckam et surtout dans Adelard de Bath[5] ; mais notre au-

  1. Bède, Musica Theorica (Migne, Patrologia, t. 90, col. 911).
  2. i. e. musicam.
  3. V. p. 43.
  4. V. Actes des Apôtres XVII, 23-34. — Suidas, dans Migne, Patrologia, Series Græca, t. 117. col. 1251. — De Launoy, Duo Dionysii (Paris, 1660).
  5. Adelard de Bath, o. c. Quæst. 74 : Utrum animatæ sint stellæ.