viles. Car il ne servent pas de guile ne de barat ; ains[1] se painnent de sermouner [2] pour les autres genz me-[F° 26 b]ner a bien et a voie de verité et seuffrent souvant[3] grant mesaise pour meitre a aise[4] les autres genz. Car je croi bien que, se ne[5] fust pour[6] leur bontez et par leur ensaingnemens, que crestientez[7] fust orendroit maubaillie et essillie[8] de mescrandise[9] et d’erreur.
Si se tiennent en ce qu’il ont empris[10], comme cil qui ont mis jus toutes les richesces[11] du siecle, sans retourner arrieres ; si en ont mout bone[12] maniere[* 1]. Car il [F° 26 c] se sont mis a povreté pour Dieu et pour ses sainz[13], et mains autres qui sont au monde, qui prennent essample a ceus[14] qu’il voient qui bien font.
Si en devons Dieu gracier et adrecier noz cuers a bien faire, tant que par droit nous puissions[15] aler el sain[16][* 2] ciel par[17] nostre bienfait, dont[18] Diex nous doint si bon pouoir de deservir[19] que nous en soions parçonniers.
Mès[20] puis que vous avez oÿ raconter com-[F° 26 d]ment les ·vii· arz[21] furent trouvées, et par qui, si en lessiez atant ester, si vous diré qu’eles font et qu’eles sevent fere[22]. Car d’eles vient touz[23] humains sans[24] et toutes euvres[25] que l’en fet[26] des mains, et toutes prouesces, et toutes aperteces [27], et touz biens, et toutes humilitez. Et pour ce weil[28] je en ma matire[29] descrivre l’euvre[30] de chascune, et puis de nature, et puis du monde, comment il est fet[31] a la reonde.
Mès nous dirons[32] avant des ·vii· arz que [F° 27 a] l’en ne doit pas oblier[33].
- ↑ — B : ainz.
- ↑ — B : sermonner.
- ↑ — B : sueffre souvent.
- ↑ — B : « a aise » manque.
- ↑ — B : se ce ne.
- ↑ — B : pour.
- ↑ — B : crestienté.
- ↑ — B : et assaillie.
- ↑ — B : mescreandise.
- ↑ — A : enempris.
- ↑ — B : richeces.
- ↑ — B : moult bonne.
- ↑ — B : sains.
- ↑ — B : ceuls.
- ↑ — B : puissons.
- ↑ — B : saint.
- ↑ — B : par nostre bonté et par...
- ↑ — A : dom ; B : donc.
- ↑ — B : pooir de desservir.
- ↑ — B : mais.
- ↑ — B : ars.
- ↑ — B : par cui, si en laisserons atant la parole ester, si vous diré que eles font et qu’eles sevient faire.
- ↑ — B : tout.
- ↑ — B : sens.
- ↑ — B : oevres.
- ↑ — B : fait.
- ↑ — B : apertetez.
- ↑ — B : vueill.
- ↑ — A : « ma » manque ; B : matieir.
- ↑ — B : l’uevre.
- ↑ — B : il est faiz.
- ↑ — B : vous dirons.
- ↑ — B : oublier.
- ↑ * « Si se... maniere » : Ainsi ils persistent dans ce qu’ils ont entrepris après avoir abandonné tous les biens de ce monde ; il leur en revient beaucoup de mérite.
- ↑ * Sain : la chute du t, soit final, soit médial, est très commune. Cas paral. dans ms. A : main 88 B ; son (sunt) 82 d, 113 c ; don 10 b ; etc. — Ex. : Sain Fursi (Le Miroir par Robert de Gretham) [Paul Meyer, Romania, 1886, t. XV, p. 304] ; sen (Boève v. 956, etc.) [Halle 1899] ; sein Gabriel (C. d. Roland v. 2847) [Heilbronn. 1878].
La premiere des ·vii· arz si est gramaire, dont il n’est pas seü le quart au tens[2] d’orendroit. Sanz laquele riens ne vaut guieres qui veult
- ↑ F° 27 a - 33 c = Vers 1127-1404.
La description des sept arts se trouve dans Neckam II. 173.