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Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/134

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nique et un rire silencieux, les petits drames suivants :

Premier drame : La scène représente une chambre avec un lit ; dans le lit, une femme se tord ; autour d’elle, tout ce qu’il faut pour accoucher : un médecin, une sage-femme, des vases, des fioles ; une odeur fade. L’enfant exhibe péniblement sa tête ; il ouvre les yeux, regarde ce spectacle, puis il s’écrie : — C’est ça, la vie ! Oh ! — Et il rentre.

Deuxième drame : Un monsieur, très exaspéré, armé d’un coutelas, bondit hors d’un fiacre, entre dans une maison, gravit l’escalier, enfonce une porte. Sur un lit, un monsieur et une dame sont en proie à l’amour. Le nouveau venu plante si roidement son coutelas, qu’il transperce le couple en criant : Misérables ! Puis, il retourne les infortunés ; stupéfait il les contemple, et dit : Oh ! oh !

Il s’était trompé d’étage.

Combien de bonnes heures furent dépensées là, tantôt à écouter d’austères musiques, tantôt des poèmes, tantôt des billevesées.

Adieu, pauvre Nina !