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Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/137

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ronna son volume de vers le Coffret de santal.

Là, c’était la chanson du poète chinois Li-Tai-Pé, ou le poème de Gottlieb, avec ce vers en refrain :

Hou ! hou ! hou ! le vent souffle dans les branches

C’était aussi la ballade de l’archer :

Elle avait de beaux cheveux blonds
Comme une moisson d’août, si longs
Qu’ils lui tombaient jusqu’aux talons.

Et d’autres encore, des sonnets tristes ou pervers, des visions blanches ou fanées, roses ou noires :

Avec les Fleurs, avec les Femmes,
Avec l’Absinthe, avec le Feu,
On peut se divertir un peu,
Jouer son rôle en quelque drame.

L’Absinthe, bue un soir d’hiver,
Éclaire en vert l’âme enfumée ;
Et les Fleurs, sur la bien-aimée,
Embaument devant le Feu clair.

Puis, les baisers perdent leurs charmes,
Ayant duré quelques saisons ;
Les réciproques trahisons
Font qu’on se quitte un jour sans larmes.