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Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/138

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On brûle lettres et bouquets,
Et le Feu se met à l’alcôve ;
Et, si la triste vie est sauve,
Reste l’Absinthe et ses hoquets…

Les portraits sont mangés de flammes…
Les doigts crispés sont tremblotants…
On meurt d’avoir dormi longtemps
Avec les Fleurs, avec les Femmes.

Ce poète est éminemment complexe. Un de ses biographes a dit de lui :

« À onze ans, Charles Cros est pris de la folie des langues orientales. Il les apprend surtout en bouquinant sur les quais, ou en se faufilant aux cours publics dans les jambes des graves auditeurs de la Sorbonne. À seize ans, il est en état de professer l’hébreu et le sanscrit, ce qu’il fait avec un certain succès. Je me contenterai de citer deux élèves du jeune professeur : M. Michel Bréal, de l’Institut, professeur au Collège de France, est son élève pour l’hébreu ; M. Paul Meyer, professeur au Collège de France, est son élève pour le sanscrit[1]. À dix-huit ans, il entre aux sourds-muets comme répétiteur. Il y fait le cours de chimie, et invente

  1. Cette opinion d’Alphonse Allais doit être donnée sous toute réserve.