Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/148

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Ainsi parlait, en ce temps-là,
Mon chat en habit de gala…

Adieu, ajoute-t-il, mélancolique, adieu les rêves !

« Horizons roses ! verts sentiers !
« Châteaux en Espagne ! Paniers !
« Vendange est faite ! »

Et voici le chat botté, hélas !

… fini, moisi,
Débotté pour toujours, quasi —
Paralytique.
Et j’ai grand’peur à tout moment
De voir mourir d’épuisement
L’ami d’enfance,
Que, pour moins de solennité,
J’appelle ici le Chat botté,
Mais qu’on nomme aussi l’Espérance.

Tandis que, lassé de son suprême effort à la Lune rousse, durant la période du 16 mai, le caricaturiste-poète chantait aussi tristement la fuite de ses rêves, il n’en continuait pas moins bravement, bravachement même, avec une naïve fanfaronnade, à rester jeune d’allure, de Bullier à l’Élysée-Montmartre, à travers les cabarets fous, durant les nuits joyeuses, prolongeant