Aller au contenu

Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de glace ; leurs yeux ressemblent à des perles versicolores. De plus, lorsqu’ils dansent sous les rayons de la lune, leurs pattes en cristal, se choquant l’une contre l’autre, donnent aux rares voyageurs la sensation d’un concert où l’on n’entendrait que des harmonicas. Ainsi Gungl’ a-t-il fait, ajoutai-je, en écrivant une valse tintinnabulante et bizarre sous le titre : hydropathen-valsh. Seulement, dans son ignorance de la langue française, il a mis une h après le t, au lieu de deux tt ; car hydro veut dire eau (du grec udor) eau, cristal de roche, et pathen signifie patte, d’où valse des pattes en cristal. J’ai pris ce nom, déclarai-je au faux sourd, parce que Nabuchodonosor — ô symbole ! — possédait des pieds d’argile ; nous, humbles démocrates, nous n’avons que des pieds de verre que la mort doit briser un jour. Voilà pourquoi je suis hydropathe avec un h ou hydropatte avec deux t.

Cette lumineuse explication fut acceptée ; et je continuai, de Bullier au Louvre, à travers les cafés et les restaurants, à être dénommé l’hydropathe.

Si je donne ici de si longues explications, c’est que maintes fois, et encore récemment