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Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/188

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recensement est à peu près impossible. Je citerai donc au hasard sans parti pris, comme si, de nouveau élu président, j’avais à organiser une séance hydropathisante. — Ô vieux siège curule, pipe présidentielle, et bocks d’honneur ! Sapristi ! c’est beau d’être jeune !

Dénombrons ! dénombrons ! C’était Maurice Rollinat qui venait, de sa grande voix de lamentation, chanter les Platanes de Dupont dont il avait écrit la musique, ou qui, secouant sa chevelure sur son front, dardant de terribles regards, et tordant sa bouche en un satanique rictus, débitait le terrible Soliloque de Troppmann, ou quelqu’une de ses autres pièces : Mademoiselle Squelette, la Dame en cire, etc.[1]. Auteur, acteur, compositeur, chanteur et pianiste, Maurice Rollinat obtenait un succès incroyable, en torturant les nerfs de ses auditeurs. Si je devais seulement citer les pièces, ou les musiques, qui firent trépigner les hydropathes, dans un délire d’applaudissements, je serais obligé de prendre la liste de ses poèmes, les Brandes et les Névroses, et de ses

  1. Les Brandes, les Névroses de Maurice Rollinat, Charpentier, édit.