Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/250

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nom de directeur de chroniques, à la condition d’avoir toujours avec soi Cinq Louis) ayant fait un héritage, déclara vouloir agrandir, restaurer, transformer, ennoblir l’Hydropathe-Journal, en le transportant sur la rive droite en un local, 40, rue Richelieu, au quatrième, avec un nom nouveau : Tout-Paris, etc., etc. Espoir, rêve, illusions !

Joinville jouait au baccarat encore plus qu’au Mécène. Ce fut notre perte.

L’ouverture du local s’était du reste accomplie sous de fâcheux auspices. Je narre l’histoire telle quelle :

Joinville et son fidèle Achate, Gabriel R…, avaient lancé une série d’invitations dans le monde des lettres et des arts : Tout-Paris devait être là. Il fallait même aller quérir certains artistes en voiture. Je fus chargé de Tolbecque et de son violoncelle. Vers neuf heures, le musicien et moi, nous descendions devant la porte cochère. Le concierge se chargea de l’instrument ; nous nous mîmes à gravir, rapides, l’escalier du Tout-Paris. Au quatrième ! horrible ! La clef sur la porte, à l’intérieur personne, pas un lampion… la solitude !… et la nuit !… Qu’est-ce à dire ? Je redescends, palpi-