Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/57

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Bonnes gens,
Eux, les yeux leur démangent.

Ouvrez la porte
Aux petiots qu’ont un briquet.
Les petiots grincent des dents.
Ohé ! les durs d’oreilles !
Nous verrons là-dedans,
Bonnes gens,
Si le feu vous réveille.

Pour caractériser cette poésie, haute en couleur, le surnom choisi par Maurice Bouchor : les vivants, ne semblait pas devoir suffire, Jean Richepin inventa le brutalisme : non plus seulement la vie en poésie, mais la violence. À la place du chant doucement modulé des derniers enfants de chœurs qui servaient la messe romantique, les cris de la place publique, les refrains désordonnés de la horde des gueux : gueux des champs et des grands chemins, gueux des villes et des hôtels (plus ou moins garnis), gueux populaires et gueux poétiques.

Venez à moi, claquepatins,
Loqueteux, joueurs de musettes,
Clampins, loupeurs, voyous, catins,
Et marmousets et marmousettes,