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Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/23

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mes respects, et les sentimens avec lesquels j’ai l’honneur d’etre, etc. »

Je devois répliquer, je répliquai.

Mademoiselle,

« Je vous demande un million de pardons de vous déranger ; mais la nécessité de me laver d’une inculpation indigne de moi m’y force. Personne ne me soupçonnera capable de dégrader le nom de Molière, excepté des gens ridicules et sans caractère. Vous avez mal saisi, mademoiselle, le but de ma lettre, où sans doute un sot calomniateur a voulu auprès de vous la mal interpréter. Peut-il tomber sous le sens qu’en réclamant un tour qu’on m’avoit donné il y a six mois, je puisse murmurer contre le père de la bonne comédie ; et pour que vous ne doutiez pas combien j’étois loin de croire que le nom de Molière ne l’emportoit pas sur vos réglemens, j’étois même surprise que cette pièce n’ait pas été représentée dans l’instant même que vous l’avez reçue ; mais puisqu’elle a été quatre ans à attendre son tour, je peux croire que vos réglemens l’emportoient sur votre reconnoissance et sur l’amour que vous me manifestez un peu tard pour ce grand homme. Vous avez plus d’esprit que moi, mademoiselle ;