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je vous laisse réfléchir sur tous ces abus : mais malheureusement les meilleures raisons de ma part ne pourroient vous faire entendre l’équité et la justice. J’ai l’honneur d’être, etc.

Je ne me décourage point ; je vais à mon but ; je parcours l’échelle de la hiérarchie comique ; et pour cette fois, je m’adresse à madame Bellecourt.

Madame,

« Il y a six mois que j’ai distribué les rôles de mon drame, avec la certitude que j’allois être jouée de jour en jour. La bonne saison pour le spectacle revient. Deux acteurs chéris arrivent, et plus de tour pour moi. Il n’y a rien, je pense, qui puisse empêcher, dans pareille circonstance, la comédie de tenir ses engagemens. Je vous en laisse juge, madame ; on ne balotteroit pas un homme d’une manière aussi cruelle que je le suis. J’ose espérer que vous voudrez bien appuyer ma cause qui est juste et fondée. Que je serois heureuse, madame, si je vous devois ma tranquillité et l’acte de justice dont la comédie m’est redevable. C’est dans cette confiance que j’ai l’honneur d’être, etc. »

Long-tems après on me fait cette réponse qui m’étonneroit encore si je n’avois appris qu’elle