Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/28

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mois. Vous conviendrez du moins, madame, de cette vérité. Quant au nom de Molière, personne, excepté la comédie, ne me croira assez bornée pour ne pas savoir le révérer au moins comme tout le monde, si je n’ai pas le talent de l’apprécier particulièrement ; et quant à vos expressions mordantes, et peut-être déplacées à mon égard, je laisserai au public le soin de les juger, dans l’impuissance où je suis d’y répondre. Je suis une ignorante, et je barbouille du papier au point que vous voulez l’exprimer, et pire encore, si vous le jugez à propos : il ne seroit pas moins vrai que vous me faites une imputation ridicule, et que ma conduite, mes procédés, mes écrits la démentent de toute manière. Si j’ai mis en avant dans toutes mes lettres, qu’on avoit fait passer La Maison de Molière avant moi, on entend bien que c’est contre les règles mal observées à mon égard que je me plaignois. Eh ! qui peut l’entendre autrement ? Ce mot seul démasque les tracasseries qu’on me prépare, et je suis convaincue actuellement que j’aurai à essuyer les plus grandes vexations pour être jouée, même à mon tour, quoiqu’il soit arrivé déjà cinq ou six fois : ainsi, madame, je vais m’en tenir à l’autorisation que la comédie m’a donnée de faire imprimer ma