Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/27

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pêche de faire une réponse, et qui n’empêche pas de jouer la comédie ; passons sur les chimères de mon imagination, sur les barbouilleurs de papier, sur la chaleur à défendre Molière, que je n’attaquois point, sur l’aménité et les gentillesses de cette inconcevable réponse, et voyons ma réplique.

« Je tombe des nues, madame, en recevant votre réponse ; tout le fil de ma pénétration ne m’en fait pas deviner le sens, si ce n’est qu’on peut y entrevoir une querelle d’allemand des plus formelles. Quant à La Maison de Molière, qui vous a dit, madame, que je trouve cette pièce si mauvaise, et qui peut vous inspirer une semblable imprudence ? J’aime cet ouvrage et j’en estime l’auteur ; et les applaudissemens que j’ai donnés à sa représentation, ne sont nullement équivoques, non plus que mon opinion. Je me présente, madame, telle que je suis, sans craindre les atteintes des méchans, ni la calomnie des sots, parce que mon innocence a de quoi les confondre. Sans doute, madame, en me donnant des leçons, vous vous êtes laissée vous-même prévenir injustement, sans avoir voulu faire attention au sens de mes lettres, qui toutes ne tendent qu’à demander l’exécution du tour qui m’a été donné il y a six