Aller au contenu

Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

larges épaules, la panetière au côté et la houlette à la main ! Qu’on me dise si l’on peut voir rien de plus comique sous ce costume ; et vous l’avez craint ! Cependant le public ne hait pas le vrai comique et vous n’en voulez pas ! Tant pis pour vous.

VI. Bulletin.

Ô lecteur ! ô lecteur ! je vous demande de la patience pour entendre ceci de sang-froid.

« Je suis indigné de voir que l’auteur ait pu s’oublier jusqu’à faire du grand Molière le confident des amours de Ninon ; et si j’ai quelque conseil à lui donner, c’est de renoncer à cette pièce, et de ne la montrer à personne ; car je la refuse ».

Pour celui-ci, je n’en pus pas connoître l’auteur, à moins que le comité ne l’ait fabriqué ensemble. Combien Molière se trouveroit choqué et humilié, s’il pouvoit revenir parmi nous, de voir à quel point on fait tout à son esprit et à sa mémoire ! Lui qui fut le confident et l’ami de Ninon, ainsi que tous les grands hommes du royaume, sans excepter les femmes les plus vertueuses. Quelles sont les personnes qui n’ont pas cru se couvrir de gloire, quand elles avoient l’honneur d’être admises dans la société de Ninon de l’Enclos. Cette femme, présentée dans son vrai caractère, n’auroit pu que rendre les femmes plus grandes,