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Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/48

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camarades ; j’aurois désiré, pour votre intérêt, avoir sur vous celui de vous amener à une aménité suivie. C’étoit plutôt là le sujet de mon zèle, qu’un cadeau qu’il ne falloit pas me forcer de prendre, ou dont il falloit avoir la délicatesse de ne jamais parler. Quant à votre pièce, je suivrai à cet égard l’impulsion que me donnera ma société ; si elle la joue et que mes talens vous soient utiles, je les consacre avec zèle à l’auteur de Mirza ; si elle ne la joue pas, je regretterai que vous ayez mis obstacle au sort d’un ouvrage que j’avois mené à bien, avec tout le plaisir qu’on a d’obliger une personne de votre sexe entrant dans la carrière.

» Je suis, etc. Signé Molé[1].

Ce 12 Novembre 1788.

  1. Le lecteur ne perd pas de vue que je n’ai pas fait de reproches à Molé des présens qu’il avoit reçus de moi, que ma délicatesse et ma générosité m’avoient inspiré le silence, en dépit de mon ressentiment, et que le public les ignoreroit encore, sans l’indiscrétion du sieur Molé.

    François, les Comédiens ordinaires du Roi sont venus de la haut ici bas dans un nuage, et ne sont pas, ainsi que nous, poussés sur la terre comme des champignons. Le maître des dieux les a soufflés de son pouvoir divin parmi nous.

    « Et fils de Jupiter, ils vont lancer la foudre. »