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Je vais à Versailles, où le seul patriotisme occupe tous mes instans ; je publie de nouveau des projets consacrés depuis par les décrets de l’assemblée nationale ; je propose mon impôt patriotique, on l’adopte avec le tems ; je m’enpresse d’y porter mon offrande, et d’y joindre celle du tribut que produira ma part d’auteur de L’Esclavage des Nègres ; les papiers publics en font mention. Les comédiens s’imaginent que je peux dévoiler à l’assemblée nationale la turpitude de leurs procédés ; on se dispose sérieusement à jouer ma pièce ; on la met sur le répertoire ; je l’apprends, j’accours, je me présente, je suis accueillie, fêtée : que vous êtes

    Éternels comme l’Être suprême, la révolution ne peut s’élever jusqu’à eux. Peuple libre, soumettez-vous avec respect à vos maîtres. Le bien du clergé appartient à la nation ; les monumens dramatiques ne sont pas à la nation, mais la propriété sacrée de la comédie françoise : il est vrai qu’elle ne l’a point acquise volontairement comme le clergé, mais avec les droits des tyrans, par la voie de l’usurpation. Elle peut avoir acquis quelques pièces à forfait, mais le plus grand nombre est devenu sa propriété par les voies les plus honteuses. Mon drame en est un exemple frappant. Je dois convenir cependant que j’ai à me louer de deux membres de la comédie française, M. Saint-Fal et Mlle. Lange : je suis trop juste pour n’en pas faire l’aveu.