Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comparoître devant mes juges, toute ma féconde échoua.

Maintenant, ami lecteur, que j’ai vu le sourire de l’indignation sillonner vos traits, que pensez-vous de l’excellent homme et de ses illustres sociétaires ? Ah ! sans doute, direz-vous avec moi ; il est tems que ces astucieux flibustiers ne dévastent plus impunément les parages de la littérature ; il est tems qu’une classe des plus éclairés de la société ne soit plus la proie de ces loups dévorants et cruels ; il est tems de l’affranchir des humiliations dont on l’abreuve, de l’esclavage où une horde de corsaires la tient. Il est tems de prescrire les limites entre les enfants dénaturés et leurs pères nourriciers, si horriblement dépouillés, si tyranniquement persécutés ; il est tems d’anéantir un privilège iniquement exclusif, de rendre la liberté au plus brillant des beaux arts, et qui peut devenir un des plus utiles, de permettre, d’encourager l’émulation par la rivalité des théâtres ; il est tems que les chefs-d’œuvres des auteurs morts ne soient plus la propriété d’une seule troupe, et qu’ils deviennent le patriotisme de tous ; il est tems que l’ouvrage d’un auteur vivant soit mis au rang des propriétés les plus inviolables ; il est tems de secouer l’or-