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Extrait de plusieurs Ouvrages de madame
de Gouges
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Ma Lettre au Peuple, ou le projet de la caisse patriotique en septembre 1788.

» Quant aux Princes, seigneurs et riches particuliers, tous concourront à l’impôt volontaire ; mais pour mieux la caractériser, il faut lui donner un nom qui lui convienne : je voudrois qu’on le nommât l’impôt patriotique. »

Remarques patriotiques, en novembre 1788, et qui ont produit tant de bien dans la capitale.

(Page 6) » C’est donc à vous, grands, sages, bons citoyens, à détourner les maux que je redoute pour ma patrie j il se peut que mon cœur pénétré se soit trop allarmé de ses craintes, et que cette crainte m’ait fait voir un danger évident.

(Page 9.) » Et vous, malheureux citoyens, peuple infortuné, voyez avec quel courage je m’expose pour mettre sous les yeux du monarque les tableaux effrayans de mes tristes situations. Oui, j’ose espérer qu’il en sera touché, et que les maux où vous a réduit sa religion trompée, l’éclaireront pour l’avenir sur votre sort.

(Page 11.) » Reine toute-puissante, et vous, Roi des François, on vous a fait un foible récit des maux de vos peuples. On vous peint leurs peines, leurs misères sous des couleurs favorables ; on évite l’occasion de vous affliger ; et pour soulager vos sujets, il faut nous affliger de leurs maux.

(Page 13.) » Depuis un mois que l’hiver s’est manifesté avec la plus grande rigueur, les malheureux ouvriers manquent d’ouvrage et de pain pour leurs enfans, la plupart n’ayant pour asyle que d’affreux greniers : sans feu, sans secours de personne, que deviennent-ils ? des malfaiteurs que la misère et le désespoir ont poussé au