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Page:Gouges-comediens-demasques.djvu/57

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crime. Il est un autre genre de malheureux ; ce sont les vieillards : ah ! combien leur sort m’intéresse ! Je vouùois qu’on augmentât les puisons de charité pour les sexagénaires des deux sexes : à ces établissements, je voudrois qu’on joignît des atteliers pour les ouvriers sans ouvrage dans les saisons rigoureuses, et qu’on se chargeât, dans ces atteliers, de toutes sortes d’entreprises, qui pourraient être exécutées à un prix bien au-dessous de celui de nos manufactures.

(Page 15.) » Ô Reine ! ô juste monarque ! veuille l’humanité souffrante que mon récit vous touche en faveur de ces infortunés dont je viens de vous tracer le déplorable sort. Les veuves des ouvriers qui perdent leurs maris subitement, trouveroient dans cet asyle un prompt secours pour elles et leurs enfans.

(Page 29.) » J’ai rencontré tant d’hommes oisifs dans les grandes villes, qui ne font qu’entretenir la mollesse et le vice : pourquoi ne point occuper cette quantité d’hommes aux terres incultes, puisqu’ils sont inutiles dans les capitales ? Que le gouvernement donne toutes les terres en friche du royaume à des sociétés ou à chaque particulier la portion qu’il pourra cultiver ; c’est le meilleur moyen de débarrasser la société d’une quantité d’hommes inutiles, dont la mollesse et la misère font des scélérats. La plupart de ces terres seroient consacrées à élever des bestiaux, qui manquent depuis quelques années en France,

En décembre 1788, je publiai Le Bonheur primitif de l’Homme.

(Page 51.) » Que de bras nerveux et forts la servitude n’a-t-elle pas arrachés à la terre ! Et les maîtres actuellement sont mal servis, tant le nombre de valets est considérable. Il faut cependant observer que la sagesse du gouvernement n’a point encore porté ses yeux sur cet objet ; que si elle veut l’approfondir, elle en recon-