Page:Gouges - Départ de M Necker, 1790.djvu/22

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blissement d’un bureau de trésorerie, engagé le roi à écrire à l’assemblée nationale contre le décret qu'elle avoit rendu, et qui défendoit aux membres de l’assemblée d’occuper aucune place ministérielle. Quelle imprudence, Monsieur ! Je ne puis qu’applaudir au refus de l’assemblée. Ce refus a instruit sa majesté que vous n’étiez pas exempt d’erreurs ; le paiement des pensions, fait malgré les défenses de l’assemblée, vous inculpe encore et justifie la facilité de M. de Calonne envers les grands ; c’est là le véritable but de cet écrit.

Les François ne peuvent plus se dissimuler que vous voulez les quitter ; mais que, pour abandonner les clefs du trésor public, vous voulez qu’elles soient remises en mains sûres. Si c’est là votre seule raison, pourquoi les donner à un autre ? Pourquoi quitter, le meilleur des rois ? Pourquoi abandonner l’état dans la triste situation où il est réduit ? Vaincre ou mourir doit être actuellement votre devise, comme elle est celle de plusieurs drapeaux de nos districts. Mais on assure que vous n’entrevoyez plus de moyens pour sauver l’état ; vos ennemis vous imputent d’avoir voulu laisser à la nation l’embarras de se tirer d’affaire elle-même ou d’y succomber.

Vous avez rendu votre place si difficile, que