Page:Gouges - Description de la fete du 3 juin, 1792.djvu/12

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ne feront-elles jamais corps avec la société, que pour médire de leur sexe, et faire pitié à l’autre ?

Françaises, le moment est venu d’imiter les Romaines et d’abjurer l’aristocratie de la beauté qui semble encourager celle des ennemis de la patrie.

Notre régne est comme celui de la rose, il passe rapidement ; mais celui des vertus nous accompagne jusqu’à nos derniers momens, et nous vivons l’avenir. Mon lengage jadis auroit paru étranger à mon sexe, aujourd’hui il doit lui être familier ; les femmes timides doivent s’enhardir ; les femmes et les mères éclairées doivent encourager les jeunes demoiselles, et remplir le vœu que j’ai fait au nom des femmes à la mémoire du maire d’Etampes ; c’est en vain qu’on auroit voulu me persuader que les françaises sont incapables de cet héroïsme, et que le nombre des femmes qui assisteront à se cortège ne sera pas considérable. Voudroit-elle dans cette époque se convrir d’une éternelle ignominie, et à la place de cette inscription générale, voir imprimer par les malveillants à Simonneau, maire d’Etampes, une seule femme reconnoissante ? Non, non mes concitoyennes, vous ne perdrez pas le fruit de la révolution, vous imprimerez à cette fête la plus distinguée que la nation et le roi vous à donné, en vous plaçant au rang des corps administratifs ; vous y impprimerez à-la-fois votre amour pour les actions héroïques, pour les lois et pour la constitution ; voyez