Page:Gouges - Description de la fete du 3 juin, 1792.djvu/14

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Les ennemis d’une si belle cause tenteront en vaîn la dissolution de l’armée et la dissention entre le chef et te soldat ; le point d’honneur sur le champ de bataille, les réunira sans cesse. Quand vous combattrez pour la liberté pour la patrie, quel est le soldat qui n’obéira point à son chef ? Puisse votre gloire, après cette expédition passer chez nos derniers neveux, et effacer des pages de notre histoire ces tableaux horribles de conspirations de trahisons et de forfaits.

Et toi la Fayette, qui dans ton aurore t’es signalé pour la liberté chez un peuple étranger ; héros, chéri de deux mondes, redoute l’adulation plus que la calomnie ; la haine te sert, et la flatterie te trompe ; le civisme et la valeur, voilà tes guides.

Lukner, la Fayette, combattes, triomphes ! Et toi, Rochambeau, reprends le commandement ; le salut de l’empire dépend de grandes combinaisons de vous trois ; il faut vaincre ou mourir, voilà votre devise. La Renommée portera vos exploits chez tous les peuples, et les retracera dans les siècles les plus reculés : mourez comme vous avez vécu. Quelques années de plus peuvent-elles être calculées par des véritables guerriers, et mises en comparaison avec des siècles de gloire ? Combattez et mourez pour la liberté, sur les débris de nos adversaires. Votre courage belliqueux enflammera le cœur de tous nos jeunes guerriers ; ne voyez que la patrie trône,