Page:Gouges - Description de la fete du 3 juin, 1792.djvu/4

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trouvez, où je ne serois plus. Je vous aurois dit, madame, les abeilles se divisent comme les hommes, et quand l’insurrection s’opère dans une ruche, les efforts de leur souveraine sont impuissans. Elle perd son autorité, et, l’on ne peut ramener l’ordre qu’en alléchant par le moyen du miel l’essaim dispersé. Ah ! madame, si la noblesse avoit professé cette morale, elle n’auroit jamais tourné les armes contre son pays et contre vous-même ; pardonnez, madame, la loyauté que m’inspirent les intérêts sacrés de ma patrie ; si je poursuivois, je pourois vous dire de plus grandes vérités à l’égard de cette perfide noblesse, qui depuis 15 ans n’a cessé de vous livrer à la censure et à la persécution publique ; et vous la soutiendriez ? Non, madame, je ne puis le croire, et l’on vous calomnie ; ouvrez les yeux sur le passé, et voyez l’avenir.

Je suis avec respect,
Madame,
Votre très-humble et très-

obéissante servante,

Marie-Olimpe DEGOUGES
PÉTITION À LA MUNICIPALITÉ.

Monsieur le Maire,

Marie-Olimpe Degouges, infatigable pour servir