Page:Gouges - Description de la fete du 3 juin, 1792.djvu/9

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trie, dans lequel on invoqueroit le Dieu Mars à la défense de la liberté, produiroit, sans doute, un effet qui porteroit à l’ame le feu du pins pur civisme, calmeroit les passions factieuses, et rapprocheroit ainsi les partis divisées. Une sensation belliqueuse doit enivrer nos jeunes guerriers ; cette sensation, produite par la beauté, en sera d’autant plus redoutable qu’il n’y a pas un Français qui se combatte pour sa patrie et pour sa dame.

Les momens sont précieux ; il faudroit donc que les poëtes et les musiciens des deux sexes, s’empressassent, sur-le-champ, de la composition du morceau de poësie et de musique que doit consacrer les vœux de la nation à cette fête mémorable.

Si le temps ne permet point de remplir cet objet, ne pourroit-on pas employer des paroles et de la musique connue ? je me rappelle à ce sujet les premiers du chœur d’un opéra qui fût représenté, il y a dix à douze ans, à là comédie Italienne, et dont la musique de M. Gretry, d’un effet vraiment pittoresque et tout-à-fait analogue aux sons guerriers et mélodieux d’une fête telle que celle qui doit être exécutée dans la circonstance mémorable. Je me suis permis de parodier les quatre premiers vers ; mais de crainte de ne pas arriver à mon but, je me suis arrêté à la moitié du chemin ; et voici la strophe.