Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/103

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néceſſaire pour acquitter cette créance : elle le ſuit ſans défiance, il l’entraîne dans un appartement, & c’eſt pour attenter à ſa vertu ! N’eſt-ce pas à moi à venger cet outrage ?

La Fleur.

Oui, morbleu, il n’y en a point d’autre.

Le vieux Montalais.

Mais, Monſieur, ſongez-vous au danger auquel il va s’expoſer ?

La Fleur.

Mille eſcadrons, il n’y a point de danger, quand c’eſt pour l’honneur. S’il meurt en brave, je lui ſurvivrai pour venger ſa mort.

Le jeune Montalais.

Mon pere, vous l’entendez. Ce n’eſt point vous déſobéir, quand l’honneur me commande. Adieu, brave la Fleur ; n’abandonnez pas mon pere, juſqu’à mon retour… Donnez-moi votre épée, elle me ſera favorable.

La Fleur.

La voilà. Va te battre comme quatre.

[Le jeune Montalais ſort avec précipitation. Sa ſœur & ſon pere veulent courir après, la Fleur les retient.]