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Page:Gouges - L esclavage des noirs (1792).djvu/90

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DRAME.

père trop long-tems ſéparé de toi & de ta mère.

SOPHIE.

Ah ! mon père ! je me meurs. (Elle tombe dans les bras des Soldats.)

M. DE SAINT-FRÉMONT.

Ô ma fille ! ô mon ſang !

SOPHIE.

Qu’ai-je entendu ? Oui, oui c’eſt lui… Ses traits ſont reſtés gravés dans mon âme… Quel bonheur me fait retrouver dans vos bras ! Je ne puis vous rendre tous les ſentimens qui m’agitent. Mais ces malheureux, ô mon père, leur ſort eſt dans vos mains. Sans leur ſecours votre fille périſſoit. Accordez à la nature la première grace qu’elle vous demande. Habitans, Eſclaves, tombez aux genoux du plus généreux des hommes ; c’eſt aux pieds de la vertu qu’on trouve la clémence. (Tous ſe mettent à genoux, excepté le Juge & les Soldats.)

LES ESCLAVES.

Monſeigneur !

LES HABITANS.

Monſieur le Gouverneur !

M. DE SAINT-FRÉMONT.

Qu’exigez-vous de moi ?