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Page:Gouges - Remarques patriotiques, 1788.djvu/11

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les tableaux effrayans de vos tristes situations ; oui, j’ose espérer qu’il en sera touché, & que les maux où vous a réduit sa Religion trompée, l’éclaireront pour l’avenir sur votre sort. L’homme ne s’instruit que par l’expérience : & vous, grand Roi, souffrez que je vous expose ce que vous sentez si bien ; que les vertus d’un véritable homme font toujours un bon Roi ; que vous êtes né avec ses vertus, mais que vous fûtes trompé comme tous vos prédécesseurs. Je suis loin d’accuser vos ministres disgraciés ; ils ont été peut-être de même que vous trompés, ou se sont trompés eux-mêmes ; mais combien leur malheur doit éclairer ceux d’aujourd’hui ; mieux disposés, sans doute, le mauvais exemple n’influera pas sur leur noble procédé ; la voix publique poursuit actuellement les Ministres jusques dans leurs retraites ; quelle satisfaction pour l’honnête homme, de quitter le ministère avec l’estime du Monarque, & l’amour du Public ! Il faut aussi convenir qu’un