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Page:Gouges - Remarques patriotiques, 1788.djvu/10

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ractère François. Cette expérience seroit peut-être très-utile à l’Etat & à la Nation, & ce moyen facile, sans effet, donneroit sans doute des points de vues pour ceux qui conviennent actuellement.

Un Ecrivain fameux pourroit mettre plus de chaleur, plus d’énergie dans ses apperçus ; mais il n’y sauroit mettre plus de conséquence, plus de zèle, & plus d’amour que moi. Tout bon Citoyen a droit de donner ses idées dans le moment où son pays est dans la consternation la plus profonde. On ne doit rien cacher, & les Ecrivains les plus intègres doivent dire ce qu’ils voyent, ce qu’ils entendent & ce qu’ils sentent. Je ne suis d’aucun parti ; j’ignore s’il en existe quelqu’un véritablement ; malheur à ceux qui en suscitent d’aussi nuisibles qu’extravagans ; le bien seul, de mon pays, excite ma verve & enflamme mes esprits. Et vous, malheureux Citoyens, Peuple infortuné, voyez avec quel courage je m’expose, pour mettre sous les yeux du Monarque