Page:Gouin - J'il de noir, 1971.djvu/23

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il faut verser de pleins chaudrons de cire bouillante dans les trous de fourmis montés comme des vulves sur la planète terre dimanche tout le temps dans les poulies

il faut laisser dieu dans la lune pour les Américains

de grands cratères pleins d’oxygène pour épis indigènes broyés jusqu’aux racines dès la graine la plus friable : NOUS

je sais je-il est un grand poète un féroce qui tord sa langue de pluie varte sur de grosses criss de corvettes bleues bleues bleues bleuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuues stie !

les pearson-nixon-johnson & sons sont aussi de grands poètes frères du hibou comme qui dirait des complices de la nuit : y a comme qui dirait deux immenses lunes sur un ciel unique qui jouent à jouer avec le sang coagulé, tous ces mauvais crachats couchés, des pans entiers de drapeaux trempés dans l’huile de drapeaux kakis, képis, crépus

nuit de terreur de la Terreur Essentielle où même le désir du poème a fui : et c’est moi la bête désemparée lâchée nue devant l’orage qui monte

et mes paroles sont des feuilles de thé au fond de la coupe pleine à déborder comme la mer est grande, vulve béante, essentiellement vulve qui broie jusqu’au désir de dire

oui la mer-mère ou mère-mer, la large sommeilleuse

je-il est frère du hibou du vrai et faux hibou qui mord sur la nuit comme un torchon à la lune

et son écho perd tout désir de signifier