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fosse, une lettre dans laquelle il réfutait l’opinion des helminthologistes allemands et belges, disant que la maladie régnait dans ses troupeaux depuis six mois, que son berger n’avait que deux chiens de six semaines seulement, et que par conséquent ceux-ci ne pouvaient pas avoir donné la maladie à ses moutons. Il se basait encore sur ce fait : que les excréments du chien repoussent les herbivores par leur odeur.

M. Lafosse lui répondit avec raison que des chiens autres que ceux du berger pouvaient avoir passé et déposé les proglottis dans les pâturages fréquentés par ses animaux et que, si ces derniers refusaient les aliments couverts d’excréments de chien, les proglottis étaient assez vivaces pour se conserver jusqu’à ce que les excréments fussent décomposés. On sait, en effet, qu’ils peuvent se conserver longtemps, puisqu’on en a vu rester vivants après avoir passé vingt jours dans la glace.

Le général prit dès ce moment des mesures pour empêcher les chiens d’entrer dans ses pâturages, et ce ne fut que grâce à ces mesures qu’il fit disparaître le tournis de ses troupeaux.

Les résultats des expériences qui ont été faites à l’école de Toulouse, et les observations de plusieurs vétérinaires et éleveurs ont bien éclairé la question sur l’origine du cœnure. M. Lafosse a fait des expériences relatives à cette question. Il a fait avaler à des moutons des proglottis que M. Kuécheinmester lui avait envoyés d’Allemagne, et il a fait développer la maladie.

M. Baillet a fait des expériences à l’école de Toulouse sur le mouton, la chèvre, le veau et il a fait naître sur eux l’affection dont nous nous occupons. Il a fait des expériences longtemps soutenues qui