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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/110

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on est tenté de se demander si la chapelle Sixtine, peinture et musique, n’est pas le produit d’une seule et même inspiration. Musique et peinture s’y pénètrent dans une si parfaite et si sublime unité qu’il semble que le tout soit la double parole d’une seule et même pensée, la double voix d’un seul et même cantique ; on dirait que ce qu’on entend est l’écho de ce qu’on regarde.

Il y a, en effet, entre l’œuvre de Michel-Ange et celle de Palestrina de telles analogies, une telle parenté d’impressions, qu’il est bien difficile de n’en pas conclure au même ensemble de qualités, j’allais dire de vertus chez ces deux intelligences privilégiées. De part et d’autre, même simplicité, même humilité dans l’emploi des moyens, même absence de préoccupation de l’effet, même dédain de la séduction. On sent que le procédé matériel, la main, ne