Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/129

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mains pour vêtir les pauvres qu’elle visitait ; mille choses, enfin, qu’on ne pouvait concilier qu’à force d’ordre et de méthode dans l’emploi du temps : — c’est qu’elle était douée, au plus haut degré, de ces deux essentielles et fondamentales qualités sur lesquelles repose toute vie utile et bien remplie. Ah ! par exemple, elle avait rayé de son programme cette plaie de la visite qui consiste à perdre son temps, du lundi au samedi, pour aller simplement chez les autres leur faire perdre le leur, et à tuer ce temps qui fait mourir d’ennui quiconque ne l’emploie pas à vivre. Aussi nous avait-elle élevés avec des maximes courtes, mais qui en disaient long, et qu’elle nous jetait en passant, avec ce laconisme des gens qui n’ont pas le temps d’être bavards : — « Qui ne fait pas de dépenses inutiles trouve toujours moyen de faire les dépenses nécessaires. » — « Qui ne perd pas une