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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/161

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être à cette époque dans toute l’Allemagne. Il vint entendre mon requiem et en fit un compte rendu très élogieux, qui, pour un jeune homme de mon âge, était fort encourageant. Il disait, que cette œuvre, « tout en étant celle d’un jeune artiste qui cherchait encore sa voie et son style, révélait une grandeur de conception devenue très rare de son temps ».

Ce grand travail que j’avais accompli en si peu de semaines m’avait tellement fatigué que je tombai malade d’une angine très grave, avec abcès à la gorge. Ne voulant pas inquiéter ma mère, je ne donnai de nouvelles véridiques et confidentielles qu’à mes excellents amis Desgoffe, qui étaient à Paris. Dès qu’il me sut malade à Vienne, Desgoffe ne balança pas un instant : il quitta sa femme, sa fille, laissa de côté les tableaux qu’il préparait pour le Salon, et partit pour venir s’installer auprès de moi et me soigner.