Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/162

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On mettait, à cette époque, environ cinq ou six jours pour aller de Paris à Vienne ; nous étions en plein hiver, au mois de décembre, et ce trajet, déjà bien pénible dans une telle saison, le devint plus encore par suite d’une indisposition grave que mon pauvre ami avait contractée en route. Il arriva donc à Vienne ayant besoin lui-même de se soigner. Il n’en passa pas moins vingt-deux jours auprès de mon lit, dormant d’un œil sur un matelas par terre, épiant, avec la sollicitude d’une mère, le moindre de mes mouvements, et ne me quitta, pour retourner à Paris, que quand le médecin l’eut rassuré sur ma parfaite convalescence.

De telles amitiés ne se rencontrent pas souvent, et, sous ce rapport, la Providence m’a comblé.

Cependant le succès de mon requiem était venu modifier tous mes plans de