Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/165

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— C’est bien, me dit le docteur ; si vous êtes résolu à suivre mes prescriptions, dans quinze jours vous partirez.

Il tint parole : le quatorzième jour, j’étais hors d’affaire, et quarante-huit heures après, je partais pour Leipzig, où résidait Mendelssohn pour qui sa sœur, madame Henzel, m’avait donné une lettre d’introduction.

Mendelssohn me reçut admirablement. J’emploie ce mot à dessein pour qualifier la condescendance avec laquelle un homme de cette valeur accueillait un enfant qui ne pouvait être à ses yeux qu’un écolier. Pendant les quatre jours que je passai à Leipzig, je puis dire que Mendelssohn ne s’occupa que de moi. Il me questionna sur mes études et sur mes travaux avec le plus vif et le plus sincère intérêt ; il voulut entendre au piano mes derniers essais, et je reçus de lui les paroles les plus pré-