Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/164

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À mon arrivée à Berlin, je m’empressai d’aller voir madame Henzel, ainsi qu’elle m’avait engagé à le faire ; mais, au bout de trois semaines environ, je tombai de nouveau gravement malade d’une inflammation d’intestins, au moment même où je venais d’écrire à ma mère que je me disposais à partir et que j’allais enfin la revoir après une séparation de trois ans et demi.

Madame Henzel m’envoya aussitôt son médecin auquel je posai l’ultimatum suivant :

— Monsieur, j’ai à Paris une mère qui attend mon retour et qui, maintenant, compte les heures : si elle me sait retenu loin d’elle par la maladie, elle va partir et est capable d’en devenir folle en route. Elle est âgée. Il faut que je lui donne un motif de mon retard, mais ce ne peut être qu’à bref délai. Quinze jours, c’est tout ce que je puis vous donner pour me mettre en terre ou me remettre sur pied.