Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/168

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cueil de motets de ce Bach pour lequel il avait une religieuse vénération, à l’école duquel il avait été formé dès son enfance, et dont, à l’âge de quatorze ans, il dirigeait et accompagnait par cœur le grand oratorio de la Passion selon Saint Mathieu.

Telle fut pour moi l’obligeance parfaite de cet homme charmant, de ce grand artiste, de cet immense musicien, enlevé, dans la fleur de l’âge, — trente-huit ans, — à l’admiration qu’il avait conquise et aux chefs-d’œuvre que lui eût réservés l’avenir. Étrange destinée du génie, même le plus aimable ! ces œuvres exquises qui font aujourd’hui les délices des abonnés du Conservatoire, il a fallu la mort de celui qui les avait écrites pour leur faire trouver grâce devant les mêmes oreilles qui les avaient autrefois repoussées.


Après avoir vu Mendelssohn, je n’avais